La lettre du moment, par Michel Mourtérot
La lettre du moment
Madame, Mademoiselle, Monsieur,
La Troupe, c’est ainsi, a oublié sa Tempête. Elle espère que, même tout petit, un bout des airs de ce spectacle magique, de ses images, de ses mots, le bout du souffle d’un acteur, celui d’un regard, resteront, comme un pli discret, dans le coin de quelques mémoires… Quand elles agiteraient ce souvenir, un sourire attraperait les lèvres juste au-dessous… C’est bien cela, non, un spectacle, qui existerait pour de vrai ? Puis qui disparait. Rien de triste. Parce qu’on recommence. On recommence toujours un spectacle.
En ces premiers jours d’hiver, exceptionnellement nous sommes à Louvie-Juzon, notre endroit pourtant de l’été. Nous y sommes avec le spectacle voulu par Paul Lemonnier, Thibault Morin et Valentin Yvenou, ardents comédiens de la Troupe depuis quatre ans. Ils jouent Les Reliques d’André de Richaud, qu’ils ont créée au Théâtre des Loges. Voyez ci-dessous, en déroulant, la couleur du spectacle, sa genèse, sa vie. Voyez de quoi est faite la pièce, son auteur. Peut-être l’avez-vous vue ? Peut-être la verrez-vous ?
Nous vous souhaitons de passer de Bonnes Fêtes, de vivre les premiers jours de l’an 2020, très joyeusement ! Nous reviendrons ici à la mi-janvier, sur ce site, peut-être un peu suranné, mais où l’on vous parle, où l’on vous regarde. Où l’on vous dira le prochain outil choisi, afin de recommencer.
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André de Richaud, l’auteur
André de Richaud (1907–1968) est peu joué. Il fut pourtant célébré et reconnu. Albert Camus, très élogieux à son sujet, a dit de son premier roman, La Douleur, qu'il lui « fit entrevoir le monde de la création ». Après-guerre, l’homme tomba dans l'oubli autant que dans l'alcool ; il devint le clochard de Saint-Germain… Il vit alors entretenu par ses amis (Cocteau, Piccoli, Buñuel), et ses admirateurs, dont Messieurs Mauriac et Genet, regroupés sous l'éloquent nom de « Société des amis d'André de Richaud ». Malgré un bref retour sur le devant de la scène en 1964, avec la parution de son roman, Je ne suis pas mort, il finira sa vie en solitaire. L’homme adorait le théâtre, il aimait s’y amuser. Si ses textes sont souvent torturés, ses pièces se tournent vers le rire, la fête.
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La pièce
Les Reliques, la pièce d’André de Richaud, est une comédie. A sa création, à Paris, en 1954, au théâtre du Vieux-Colombier, elle provoqua un scandale, au plaisir, paraît-il, de l’auteur. Elle semble une satire, en effet, contre le clergé… Cependant, un peu folle, intrigante ou enfantine par touches, on pourrait penser qu’elle n’est qu’un amusement, prétexte à la provocation d’un instant ; sans oublier le rôle offert par André à son ami Pascal Mazzotti, comédien, qui, selon l’écrivain, « était » le cardinal…
La situation
Le spectateur est transporté dans le cabinet obscur d'un cardinal corrompu, dérangé et chargé d’hydromel, confronté à la foi sans faille d'un moinillon béat, et « un peu niais », très ému de rapporter du monde quelques reliques de la chrétienté… Le premier raillera le second, presque jusqu’à la tyrannie ; le second résistera et n’abandonnera rien de ses convictions…
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En haut : Thibault Morin joue le moinillon, Anchoité - Valentin Yvenou, le Cardinal.
En bas à gauche : Paul Lemonnier, metteur en scène et Aldo, le domestique.
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Des reliques extraordinaires... |
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La lettre du moment, par Michel Mourtérot
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Théâtre des Loges- 49, rue des Sept-Arpents - 93500 Pantin - M° Hoche
- 01.48.46.54.73
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