Le Chemin de la Troupe du Théâtre des Loges
ou  vingt-neuf ans de chances
 
 

Au mois de mai 1989, la Troupe des Loges vivait son premier rendez-vous avec le Public. Le spectacle qu’elle jouait alors était une adaptation du Perroquet Vert de Schnitzler, intitulée Le Rideau Déchiré. Nous enchaînions avec Les Acteurs de Bonne Foi de Marivaux (1990). Puis il y eut Don Juan de Obey (1991-1992), Le Sauvage de Tchekhov (1993), Caligula de Camus (1994), Le Misanthrope de Molière (1995-1996), Hamlet de Shakespeare (1997), Le Cri d'un Acteur à un Sourd de Michel Mourtérot (1998), Yerma de Lorca (1998-1999), Le Malade Imaginaire de Molière (1999-2000), La Savetière Prodigieuse de Lorca (2001-2003), Andromaque de Racine (2003), Une Promenade au Portugal, récital de fado par Eunice Ferreira, Les Fourberies de Scapin de Molière (2003-2004), Serviteur de Michel Mourtérot (2005-2006), Tailleur pour Dames de Feydeau, une «récréation» que nous nous offrions en 2007 ; en même temps, nous revenions sur Le Misanthrope. A la fin de l'hiver 2007, jusqu'à celui de 2009, nous travaillions avec un prophète de rien, une création de Sébastien Houbre. Au printemps qui suivait, nous montions Volpone de Benjamin Jonson. Sur la saison 2009-2010, le chef de troupe marquait une pause, impérieuse. Nous avons repris le flambeau avec Camarade Renzo, une adaptation de Lorenzaccio de Musset, qui nous a menés jusqu'à l'automne 2011. Nous avons enchaîné avec l’Avare de Molière, ce patron dont il nous fallait une fois de plus entendre les leçons. Nous en avons profité d’avril 2012 à août 2013. Nous avons ensuite vécu 2014 et 2015 avec Le Révizor, de Nikolaï Gogol dont l’univers nous a tant enrichis. A la fin de ce voyage gogolien, le chef de troupe est retourné voir Poquelin. : « Amuse-toi donc avec mes Précieuses ridicules ; fais-en un spectacle brodé d’or », lui aurait soufflé l’auteur… Si nous ne pouvons avancer que la broderie fut d’or, nos joies, elles, le furent ! Maintenant, avec délice, nous bravons et bravons encore La Tempête de Shakespeare.

Le choix des textes n'est pas le fruit du hasard mais celui des envies, de l'instinct, de la réflexion.

En 1997, nous avons dégoté un ancien lavoir, à Pantin. Nous en avons fait notre lieu. Cet endroit reflète notre histoire. Il est beau, disent ceux qui y entrent. En tout cas, il est notre usine. Quel luxe ! Et nous avons notre Avignon à nous : tous les étés, nous passons par Louvie-Juzon, village pyrénéen. Là-bas, nous rassemblons des centaines et des centaines de spectateurs. Un rendez-vous d'amour où la Troupe se ressource. Et si, dans cette vallée du Béarn, nous sommes loin des « acheteurs », des institutions culturelles, nous avons au moins le calme et la simplicité, indispensables au bon travail.

De nombreux spectateurs nous sont fidèles. Chacun de nos spectacles est l'occasion de belles retrouvailles. Nous jouons dans les théâtres, mais aussi dans des granges, sous des halles, et goûtons souvent le plein air, sur cette place, ou dans cette cour de château, ce théâtre de verdure. En costume, nous allons dans les rues, sur les marchés, jusque dans le métro, saluer les passants, pour leur dire, s'ils ne les connaissent déjà, les bienfaits du Théâtre. Sur ces pavés, nous redorons, nous le croyons, la noblesse du métier. Nous défendons un théâtre clair, jubilatoire, où l'auteur est le seul guide, et la distraction du spectateur notre seul désir.


               

 
   

 

 

Hamlet, 1996. Ce spectacle, nous avons eu la chance de le jouer au Théâtre de l'Epée de Bois, à la cartoucherie de Vincennes.

 

Caligula de A.Camus, 1994

 

Le Malade Imaginaire, de Molière, 1999

 

La Savetière prodigieuse, de F. Garcia Lorca, 2001

Théâtre des Loges- 49, rue des Sept-Arpents - 93500 Pantin - M° Hoche - 01.48.46.54.73